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  • : Le blog de Michel BOCQUET
  • : Michel BOCQUET, Ingenieur agronome, consultant en apiculture ; conseil et expertise dans les domaines liés à l'abeille, les produits de la ruche, la pollinisation, l'utilisation des abeilles comme bioindicateurs de l'environnement. Michel BOCQUET, Agronomist, apiculturist : specialist in honeybees, bee products, pollination, environment monitoring with bees as bio indicator.
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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 20:52
English summary : Is it necessary to stimulate the colonies in spring ? generaly not, this is a risky bet, and can generate economic losses, swarming, etc. Stimulation must be used just for specific aims as queen rearing, pollination, or such purposes.

Resumen español : estimular a las colmenas es riesgoso y puede provocar enjambres, gastos de plata, hasta muerte de hambre. Se puede usar en ciertos casos, como la polinizacion, o crianza precoz, o por aprovechar de las primeras mieladas.


L'hiver s'éternise et l'apiculteur s'impatiente alors  que le saule montre a peine le bout de ses chatons et que les abeilles ont eu du mal a collecter les pollens de noisetiers.

Se pose alors la question de stimuler ou pas les colonies, pour accélérer un peu le démarrage de la saison.

C'est une opération qui reste risquée : elle doit être pratiquée avec discernement, et dans un but très précis :
- faire de l'élevage précoce de reines ou de mâles, pour disposer de reines fécondées au moment du colza ou du pissenlit par exemple.
- obtenir des ruches assez fortes pour assurer les pollinisations précoces dans de bonnes conditions.
- augmenter la population de butineuses disponible sur les premières miellées.
Image1.jpg

Quels sont les risques ?

- l'essaimage : une stimulation brutale génère un excédent d'une génération qui entrainera avec une grande probabilité un essaimage 6 semaines plus tard. Il faudra être prêt pour l'échéance !
- la mort de faim : stimuler entraine une croissance de population plus importante que ce que le climat suggère à l'abeille ou ce que la flore lui propose. Cette population surconsomme par rapport à la ressource disponible, et en mars/avril on peut aboutir à une disette entrainant jusqu'à la mort de la colonie. A surveiller donc !
- les déséquilibres au sein du nid à couvain : trop de couvain par rapport à la capacité d'alimentation des nourrices(disettes ponctuelles ou prolongées, mauvaise qualité de la gelée nourricère) ou par rapport à la capacité de régulation thermique de la grappe d'abeilles (risque de refroidissement), apport d'aliments difficiles à digérer  en contre saison (risque accru de nosemose), etc.
- Le travail inutile : la stimulation ne fonctionne pas systématiquement, certains types d'abeilles ne réagissent pas très bien aux stimulations (abeilles noires), les aliments éventuellement apportés ne sont pas toujours bien consommés (sirops, pâtes protéinées), les ressources en protéines peuvent ne pas être au rendez vous (pas de floraisons), la température peut être trop basse et la grappe trop petite pour réagir à la stimulation.
.
Quels sont les stimulants utilisables  ?

- candi : son effet stimulant reste limité, il joue plutot un role de complément alimentaire de fin d'hiver.
- sirop  50/50 : très stimulant, mais attention à l'apport d'humidité trop tôt en saison. Son utilisation n'est possible que si la température est suffisante et que les colonies ont déja bien amorcé leur développement.
- pates protéinées : si elles sont bien consommées, elles donne un bon coup de fouet à la colonie, mais encore faut il que les abeilles les utilisent, elles consommeront en priorité le pollen des fleurs. C'est une technique assez pointue et chère, à réserver à des cas bien précis.

Donc : faut il stimuler les colonies ? Non en règle générale, oui dans des cas particuliers, à condition de suivre de très près les colonies, et d'assumer les conséquences de la stimulation.

La colonies d'abeilles dispose de régulations complexes qui lui permettent de contrôler son développement en fonction du climat, des floraisons, et de sa population, laisser ces régulations se dérouler normalement est en général la décision la plus sage pour un bon déroulement de la saison, la colonie saura s'adapter toute seule dans la plupart des cas. 

Rappelons que le démarrage de la saison apicole est très variable d'une année à l'autre, ci dessous on voit l'effet du climat sur l'utilisation du potentiel floral semaine après semaine au fil des saisons entre 2005 et 2008 sur un rucher bioindicateur. On notera en particulier la différence de 6 semaines entre le démarrage de la saison en 2005, très précoce et 2008, très tarif. .... donc patience pour 2010.
effet climat

Je serai amené à vous proposer régulièrement des commentaires sur ce type de courbes qui permet un diagnostic très fin du cycle annuel, en complément de courbes de potentiel en nectar et pollen...

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commentaires

O
Dude! I am really amazed. I like to appreciate for your bravery. I hate flies and bees. I hate them all. Honestly, I am so afraid of them. How could you manage to stand and operate with such ugly and most feared creatures!
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