La butineuse rapportant à la ruche le nectar, transmet ce dernier à d'autres abeilles qui réalisent un travail de "maturation" dont l'effet principal est de réduire la teneur en eau du miel jusqu'à environ 18%. Le miel est donc une substance particulièrement sèche, ce qui lui garantit une bonne conservation dans le temps.
Lorsque la maturation est faite, les alvéoles sont operculés, c'est à dire recouverts d'un petit opercule de cire, qui le protège de son ennemi principal : l'humidité. L'apiculteur récolte donc uniquement les miels operculés, garantie d'une bonne conservation du miel, le miel non operculé étant a priori plus humide et susceptible de fermenter.
Voici par exemple ci dessous un cadre qui a subit une fermentation, ce qui est plutôt exceptionnel, on distingue les bulles blanches dans les alvéoles du haut.
Or cette règle subit néanmoins quelques exceptions :
- Il arrive que les abeilles rechignent à operculer des miels qui pourtant ont atteint une tenur en humidité très basse, voire inférieure à 18%. Cela se passe particulièrement en fin d'été, mais peut arriver ponctuellement dans l'année.
- Il arrive au contraire que certains miels fermentent alors qu'ils ont été operculés, on voit l'exemple ci dessous d'un cadre dont la fermentation a surélevé l'opercule, lui donnant un aspect plus blanc. On trouve cela dans certains miels tropicaux par exemple, le cadre ci dessous provenant de la Martinique.
- il arrive aussi que des miels ayant des teneurs en eau trop élevées (>20%) se conservent sur des durées longues sans fermenter.
On peut également remarquer, dans le même ordre d'idées que lors des mortalités hivernales observées actuellement, les cadres contiennent encore de fortes quantités de miel, et que ce dernier, à l'inverse de ce qui se passe habituellement, reste très longtemps en l'état, est difficilement "pillé" par les autres colonies, ou envahi par des teignes, alors qu'ils constituent une cible de choix. Cela pose la question d'un éventuel facteur "répulsif" dans ces ruches là.