Michel BOCQUET, Ingenieur agronome, consultant en apiculture ; conseil et expertise dans les domaines liés à l'abeille, les produits de la ruche, la pollinisation, l'utilisation des abeilles comme bioindicateurs de l'environnement. Michel BOCQUET, Agronomist, apiculturist : specialist in honeybees, bee products, pollination, environment monitoring with bees as bio indicator.
English summary : a new thesis on Nosema, with special focus on proteomics.
Resumen en castellano : una nueva thesis estudiando a los cambios de composicion de las proteinas en las abejas despues de una infeccion por Nosema.
Ce 12 octobre 2020, Dr Camille Houdelet vient de soutenir de façon magistrale sa thèse sur " l'immunoprotéome de l'abeille suite à une infection par Nosema".
Nosema est sous-estimée par les apiculteurs. S'il est vrai que cette microsporidie provoque rarement seule la mort rapide d'une colonie, elle agit en synergie avec d'autres stresseurs et affecte la dynamique de population.
Il a fallu trois années de travail pour affiner des techniques d'étude innovantes afin de mieux comprendre Nosema. Dr Houdelet a utilisé par exemple la cytométrie en flux pour déterminer la viabilité des spores, et la spectrométrie de masse MALDI Tof pour identifier l'espèce (Nosema apis ou Nosema ceranae) et sa viabilité, montrant également la possibilité de différencier l'origine géographique par ce moyen.
Elle a également utilisé une autre technique de spectrométrie de masse (LCMS) pour étudier segment après segment, les modifications, dans le tube digestif, des protéines dont l'expression est modifiée avec l'apparition de Nosema. Elle en a identifié plusieurs qui pourraient être utilisées comme des marqueurs précoces de la maladie, sous forme (par exemple) de tests colorimétriques ou de kits utilisables au rucher.
Au delà de la nosémose, cette thèse explore des techniques nouvelles qui permettront de mieux comprendre l'impact sur l'abeille de tous les autres stresseurs comme les maladies virales, les pesticides ou les stress climatiques et nutritionnels.
Nous avons collaboré durant ces trois ans sur tous ces sujets au sein du BioPark d'Archamps, et d'ores et déjà son étude a généré des résultats très concrets comme la réalisation de diagnostics de nosémose pour les apiculteurs. L'ensemble de ces études qui ont démarré depuis plus de 7 ans, nous permettent de proposer dès maintenant un profil immunitaire de l'abeille à un cout tout à fait raisonnable.
Nous souhaitons une longue carrière scientifique au Dr Houdelet qui va poursuivre ses recherches sur d'autres modèles biologiques. Le travail engagé se poursuit au BioPark d'Archamps afin de déboucher prochainement sur des solutions concrètes pour la filière.